Manrique rappelle constamment au lecteur la nature éphémère de l'existence terrestre. Il utilise des images vives, comme celle d'une rivière qui coule sans cesse vers la mer, pour illustrer la rapidité avec laquelle le temps passe. Cette prise de conscience de la brièveté de la vie n'est pas présentée comme un motif de désespoir, mais plutôt comme un appel à vivre pleinement chaque instant et à se préparer à la mort, qui est inévitable.

Face à l'inéluctabilité de la mort, Manrique trouve du réconfort dans le souvenir de ceux qui sont partis. Il célèbre les vertus de son père et évoque avec émotion ses exploits guerriers et sa sagesse. En immortalisant son père dans ses vers, Manrique affirme le pouvoir de la mémoire de transcender la mort physique et de maintenir les êtres chers présents dans nos vies.

Pour Manrique, la vraie gloire ne réside pas dans les biens terrestres ou les honneurs éphémères, mais dans la vie vertueuse et la quête de la vie éternelle. Il voit la mort non comme une fin, mais comme une transition vers une existence spirituelle supérieure. Cette perspective chrétienne imprègne l'œuvre d'un sentiment d'espoir et d'acceptation face à la mort.